LE PETROLE ET QUOI ENCORE ?
Demain, mercredi 18 octobre sera le plus beau jour de la vie de
ID, après celle de sa victoire le 1er décembre 90 contre Hissein
Habré. ID donnera le signal du démarrage effectif de la construction
du pipeline Tchad-Cameroun qui fera de notre pays, un pays exportateur
de pétrole. Si le pétrole a fait le bonheur de certains pays,
notamment ceux du Moyen-Orient, il n'a pas amené la prospérité
à la plupart des pays subsahariens. Au contraire. Le vu le plus
cher de tous les Tchadiens est que cette nouvelle richesse soit
gérée à la manière d'un bon père de famille afin que toutes les
couches de la population en profitent. Cela est possible à condition
que notre pays soit gouverné autrement.
S'agissant précisément de la gestion, les fonctionnaires du ministère
des Finances ne savent où donner de la tête dans la confection
du budget 2001. Alors que l'on devrait aujourd'hui en être aux
différents arbitrages, nos partenaires en développement font comprendre
que toute la nomenclature de la loi des Finances doit être revue
et les dépenses précisées dans leur détail. On se souvient que
d'habitude les dotations se font au volume. Ainsi, un préfet avait
un crédit de fonctionnement global dans lequel il pouvait puiser
à sa guise et en fin d'exercice aucun inventaire n'était fait
pour savoir si le matériel commandé a été totalement épuisé. C'est
la porte ouverte à toutes les malversations. Le but recherché
est d'arriver à une clarté et une certaine précision dans la gestion
des affaires publiques. L'opacité qui a toujours prévalu dans
la gestion doit disparaître. Et ce n'est pas un hasard si les
bailleurs de fonds exigent du Tchad cette réorganisation de sa
comptabilité publique. C'est que nous commençons vraiment à entrer
dans l'ère du pétrole et beaucoup d'argent affluera dans le pays.
Connaissant la propension de nos dirigeants à dépenser n'importe
comment, il était temps de mettre un peu de l'ordre dans les affaires.
Tout cela, parce que les bailleurs trouvent que le gouvernement
n'emprunte pas le chemin de la vertu. La preuve: lors des dernières
missions, des dérapages sérieux ont été révélés; la gestion de
la licence de la téléphonie cellulaire et le sort du fameux bonus
ne sont pas de nature à améliorer l'image de marque du pays, les
déficits budgétaires dus aux nombreux voyages du chef de l'Etat,
des membres du gouvernement et autres assimilés ont poussé le
Fmi à mettre le holà. Il faut dire que l'engagement à soutenir
le projet pétrole accroît les responsabilités des bailleurs de
fonds tout en mettant le pouvoir dans l'obligation de faire des
efforts. ID a souvent eu raison de ses adversaires politiques
mais rien ne dit qu'il ne trébuchera pas sur la bataille économique.
La Rédaction. |